Mega Menu

EurAc préoccupé par les menaces formulées à l’encontre du FOCODE et de son Président, Mr. Pacifique Nininahazwe.

·

·

Pacifique Nininahazwe, un des représentants de premier plan des organisations de la société civile burundaise, et l’ONG dont il est le président, Forum pour la Conscience et le Développement (FOCODE), sont depuis plus de trois semaines la cible d’appels anonymes et messages sur les réseaux sociaux véhiculant des graves menaces à l’égard de sa personne et de sa famille. Ces menaces se sont intensifiées les derniers jours.

Ces menaces font suite à des activités de plaidoyer menées par Pacifique Nininahazwe en Europe au début de novembre 2014. A l’invitation d’EurAc qui lançait son Mémorandum au Parlement européen, Pacifique est intervenu le 5 novembre pendant le séminaire « Les enjeux sécuritaires et électoraux dans la région des Grands lacs » et avait alors dénoncé verrouillage systématique de l’espace démocratique et politique dans la période qui précède les élections qui se tiendront en juin 2015 dans son pays. Il avait aussi déclaré son opposition à un éventuel troisième mandat du Président de la République. Il s’est ensuite rendu à Genève dans le cadre de l’évaluation du Burundi par le Comité des Nations Unies contre la torture (11-12 novembre 2014) où il a pris des positions contraires à celles de la délégation nationale, à travers certains médias internationaux.

Ces menaces à son endroit ne datent pas d’hier et se réveillent et s’entretiennent à des degrés différents chaque fois qu’il fait une déclaration relatives à la gouvernance et aux droits de l’homme. De même, tout rapport critique produit par une organisation internationale crédible lui est attribué, comme rédacteur ou informateur, le classant ainsi comme ennemi du pays au services des étrangers et de l’opposition.

EurAc déplore le fait que la sécurité de Mr. Pacifique Nininahazwe, infatigable défenseur des Droits humains dans son pays, soit mise en danger. Les menaces dont il est victime aujourd’hui ne peuvent en aucune façons être justifiée par son travail caractérisé, depuis de nombreuses années, par son professionnalisme et son indépendance tant vis-à-vis du pouvoir politique en place que des partis d’opposition.

EurAc demande aux parlementaires européens de suivre de près la situation de ce défenseur des droits humains pour que son intégrité physique et celle de sa famille soient sauvegardées.

Après le dossier contre Pierre Claver Mbonimpa (APRODH), libéré provisoirement le 29 septembre 2014, les menaces contre Pacifique et son organisation sont une nouvelle illustration des difficultés pour la société civile de mener à bien son travail légitime et nécessaire au Burundi. L’espace politique et le respect des libertés fondamentales semblent diminuer au Burundi à l’approche des élections en 2015. L’Union Européenne doit jouer pleinement son rôle et mettre en œuvre les Orientations de l’UE concernant les Défenseurs des Droits de l’Homme.

EurAc tient à attirer l’attention des Parlementaires européens sur le briefing paper publié le 25 novembre dernier portant sur la nécessité d’un dialogue et d’un engagement fermes de l’UE dans le monitoring et encadrement de la situation électorale, afin d’éviter tout dérapage qui pourrait avoir des conséquences néfastes sur le processus de démocratisation au Burundi.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *