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Burundi : Nouvelle tendance des disparitions forcées en 2018 !

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« Les autorités burundaises doivent sortir du silence et faire la lumière sur les cas de disparition de Vianney HAVYARIMANA, Emery EMERUSENGE, Prosper NDUWAYO, Jean-Claude HABIYAKARE, Marius NDAYIKENGURUTSE, Matthieu NDAYIZEYE, Rubin NDAYIKEZA et Jean-Bosco NIBASUMBA».

Dans le cadre de sa « Campagne NDONDEZA contre les disparitions forcées au Burundi », le FOCODE a recueilli des informations et des témoignages très préoccupants sur des cas récents de disparitions des citoyens burundais. Bien que le modus operandi des disparitions n’ait pas changé, on remarque qu’il devient de plus en plus difficile d’identifier et de nommer les auteurs d’une disparition. Certes, comme dans la majorité des cas déjà documentés par la « Campagne NDONDEZA », la plupart des disparus évoqués dans cette déclaration sont des militants de l’opposition (principalement des membres du parti MSD[1]) et les victimes tombent dans le piège des ravisseurs en répondant à un rendez-vous fixé via un appel téléphonique de personnes qu’elles connaissent et considèrent généralement comme des «amis ». Mais, contrairement à la majorité des cas précédents, les scènes d’enlèvements sont plus discrets : les ravisseurs semblent avoir affiné leurs opérations de kidnapping, les familles constatent la disparition des leurs sans qu’il y ait des témoins de l’enlèvement.   Ceci complique la qualification « disparition forcée » quand on ne sait pas identifier le corps de l’Etat ayant arrêté ou enlevé la personne.  Un autre aspect intéressant : les familles des victimes sont de moins en moins soumises au rançonnage mais continuent à subir des menaces après la disparition des leurs pour les décourager à continuer les recherches. En revanche, du côté des autorités burundaises, la réaction reste la même : silence ou banalisation des disparitions par les autorités administratives et gouvernementales, inaction quasi-systématique de la police et de la justice burundaises. Dans une des rares sorties médiatiques du gouvernement burundais sur la question des disparitions forcées, le Ministre Martin NIVYABANDI en charge des droits de l’homme s’est exprimé le 20 septembre 2018 : il s’est contenté de la définition juridique et ne s’est pas préoccupé du sort des personnes qui disparaissent.

Ce dossier de la « Campagne NDONDEZA » évoque un certain nombre de cas très récents de disparitions. Beaucoup de familles ont alerté l’opinion sur la disparition des leurs mais n’ont pas d’information sur le déroulement de l’enlèvement, ce qui complique la qualification de ces disparitions au moment où les autorités burundaises semblent décidées à organiser leur ligne de défense sur base de la définition de la disparition forcée en droit international. Ce dossier comprend huit cas de disparitions. Vianney HAVYARIMANA, militant du parti MSD, a été enlevé le 26 août 2018 tout près du centre des déplacés de Bugendana[2] par des personnes à bord d’une camionnette pick-up de couleur blanche aux vitres teintées, en présence de l’Administrateur communal de Bugendana. Prosper NDUWAYO, jeune boutiquier sans affiliation politique connue, a disparu au chef-lieu de la province Ngozi le 07 septembre 2018 aux environs de 22 heures. Son frère Jean-Claude HABIYAKARE, sous-officier dans l’armée burundaise, parti à sa recherche a disparu au chef-lieu de Ngozi le 17 septembre 2018 alors qu’il répondait à un rendez-vous d’une personne qui n’a pas été identifiée. Marius NDAYIKENGURUTSE, enseignant et militant très actif du parti MSD, a disparu au chef-lieu de Ngozi le 31 juillet 2018 peu après 20 heures alors qu’il répondait à un rendez-vous d’une personne qui n’a pas été identifiée. Emery EMERUSENGE, étudiant et membre du parti MSD, a disparu au centre-ville de Bujumbura, le 23 août 2018 alors qu’il avait rendez-vous avec une personne qui n’a pas été identifiée. L’ingénieur Matthieu NDAYIZEYE, sans affiliation politique assumée, a été enlevé à Bujumbura le 27 avril 2018 par des personnes à bord d’une voiture Toyota T.I qui n’ont pas été identifiées. Le Caporal-chef Rubin NDAYIKEZA, militaire ex-FAB et chauffeur au cabinet du Ministre de la Défense Nationale, a disparu à Bujumbura le 26 mars 2018 alors qu’il répondait au rendez-vous d’une personne qui n’a pas été identifiée. Ancien manifestant contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA, longtemps recherché par le Service national de renseignement (SNR), Jean-Bosco NIBASUMBA a disparu le 14 mars 2018 alors qu’il répondait au rendez-vous d’un « ami » qui lui promettait de l’emploi.

La Campagne NDONDEZA a noté sur cette période de petites évolutions intéressantes au niveau institutionnel. Pour la première fois, la question des disparitions forcées a été soulevée au niveau du parlement burundais le 11 septembre 2018 alors que les deux chambres étaient réunies en congrès pour analyser le rapport de la Commission d’enquête sur le Burundi (COI Burundi). Au congrès du parlement tout comme dans une sortie médiatique du ministre en charge des droits de l’homme, le gouvernement du Burundi est resté sur la défensive et continue son langage du déni et de la banalisation.

A. Disparition de Monsieur Vianney HAVYARIMANA

A.1. Identification de la victime

  • Fils de Gervais NAHIMANA et d’Anastasie NIMBONA, Vianney HAVYARIMANA alias « MUTISI » est né en 1989 sur la colline Kibungo de la commune Bugendana dans la province de Gitega. Marié et père de deux enfants en très bas âge, Vianney HAVYARIMANA résidait dans le site des déplacés de Bugendana et vivait de sa profession de rabatteur « umukokayi » pour les véhicules de transport public empruntant la voie Bugendana – Bujumbura.
  • Vianney HAVYARIMANA est un militant du MSD, parti de l’opposition dont des membres sont souvent ciblés par la répression en cours au Burundi depuis le 26 avril 2015. Il avait participé à Bujumbura aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA. Recherché par le Service national de renseignement (SNR), il aurait momentanément fui le Burundi en 2015 et serait revenu au Burundi en 2016 pour s’installer chez lui au camp des déplacés de Bugendana. Ainsi il espérait se faire oublier du renseignement burundais.

A.2. Circonstances de la disparition de Vianney HAVYARIMANA

  • Selon des proches de la victime et plusieurs sources à Bugendana, Vianney HAVYARIMANA a reçu dans la matinée du 26 août 2018 un appel téléphonique « d’un ami » qui lui aurait demandé de se rendre sur la route principale afin de recevoir un message via un intermédiaire. Il se serait alors rendu sur le lieu du rendez-vous et aurait attendu un moment avec des amis. Autour de 8 heures du matin, Vianney HAVYARIMANA et ses amis ont constaté l’arrivée d’une camionnette Toyota Hilux blanche aux vitres teintées et sans plaque d’immatriculation. Au moins quatre des personnes à bord du véhicule étaient en tenue de la police nationale selon des témoins. Des témoins ont constaté que ces « policiers » tentaient de cacher leurs visages en baissant les bérets dans les visages tandis qu’une des personnes à bord de la camionnette aurait porté un casque de motard.  Certains auraient taquiné la victime en lui disant : « n’as-tu pas peur de ce véhicule ? » Il aurait répondu que c’était probablement des gens qui venaient pour des achats au marché. Le véhicule se serait ensuite approché du groupe, deux des quatre personnes qui se trouvaient à l’arrière de la camionnette en seraient sorties pour demander qui est Vianney HAVYARIMANA et la victime se serait présentée à elles. Elles auraient fait semblant de lui parler en l’entraînant vers la camionnette. Un homme à l’intérieur de la camionnette et qui, selon des sources à Bugendana, portait un casque de motard sur la tête aurait pointé son doigt vers la victime en criant : « oui c’est bien lui ! ». Aussitôt, la victime aurait été saisie rapidement et jetée à l’arrière de la camionnette. Les quatre personnes en tenue de police auraient maitrisé la victime en s’asseyant sur elle et le véhicule serait parti à toute allure en direction de la commune Mutaho (route vers Ngozi). Vianney HAVYARIMANA n’a jamais été retrouvé depuis.
  • La « Campagne NDONDEZA » a voulu en savoir plus sur cet « ami » de Vianney HAVYARIMANA et sur les raisons qui poussaient le groupe à soupçonner que le véhicule venait pour arrêter Vianney. Selon des proches de la victime, Vianney HAVYARIMANA savait qu’il pouvait être en danger à tout moment. Recherché en 2015 par le renseignement burundais pour sa participation aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA à Bujumbura, il aurait pris le chemin de l’exil avant de revenir au pays en 2016. Il se serait alors installé au site des déplacés de Bugendana en espérant que le SNR ne continuerait qu’à l’attendre à Bujumbura. Selon ses proches, quelques jours avant son enlèvement, Vianney HAVYARIMANA aurait croisé l’Administrateur de Bugendana qui lui aurait alors demandé qui c’était bel et bien lui qui portait le surnom de « MUTISI », la victime aurait confirmé.
  • Un ami de Vianney HAVYARIMANA a été cité par des proches de la victime comme ayant été utilisé pour lui tendre le piège. Cet ami avait longtemps partagé le parcours de la victime, ils avaient manifesté ensemble à Bujumbura et avaient tous été recherchés par le renseignement burundais. Alors que Vianney HAVYARIMANA avait pris le chemin de l’exil, son ami aurait été capturé après l’attaque des camps militaires en décembre 2015. Cet ami aurait été récemment libéré de prison et aurait cherché rapidement à établir un lien avec la victime. Il lui aurait proposé de dresser une liste d’opposants à former militairement pour le compte d’un mouvement rebelle. Vianney n’aurait pas su que « son ami » travaillerait désormais pour le renseignement burundais. Cette personne aurait cherché à tromper beaucoup d’autres déplacés de Bugendana après la disparition de Vianney HAVYARIMANA. La Campagne NDONDEZA s’est rendu compte que « cet ami » était également en contact avec une autre victime : Emery EMERUSENGE a disparu le 23 août 2018 à Bujumbura, soit trois jours avant Vianney HAVYARIMANA. Le FOCODE se réserve le droit de rendre public le nom de cette personne.
  • Un milicien Imbonerakure du nom de « Mussa » a été cité par plusieurs sources comme un des auteurs de l’enlèvement de Vianney HAVYARIMANA. Dans les jours qui ont précédé l’enlèvement,  Mussa aurait menacé la victime en rappelant son passé d’ancien manifestant à Bujumbura. Une source a informé la Campagne NDONDEZA que Mussa serait la personne qui portait un casque de motard et qu’il serait sorti de la camionnette ayant emporté la victime lorsqu’elle est arrivée sur le lieu communément appelé « Ku Mukoro » juste après la traversée de la rivière Mubarazi entre Bugendana et Mutaho. Dans une réunion de sécurité tenue à Bugendana le 03 septembre 2018 par les hautes autorités de la province Gitega[3], « Mussa » a été également dénoncé par le chef du site des déplacés de Bugendana comme ayant menacé un autre résident du site des déplacés après l’enlèvement de Vianney HAVYARIMANA ; il lui aurait dit : « vous allez être exterminés à cause de ce que vous avez fait à Bujumbura ». L’ordre aurait été donné durant la réunion à un officier de la police judiciaire (OPJ) nommé MINANI de commencer rapidement son enquête en interrogeant « Mussa ». Aucune suite n’aurait été réservée à cet ordre car « Mussa » serait au service d’autorités encore plus puissantes.
  • La présence inhabituelle de l’Administrateur communal de Bugendana, Béatrice BUKURU, sur le lieu de l’enlèvement a intrigué les résidents du site des déplacés de Bugendana. Une des personnes à bord de la camionnette ayant enlevé Vianney HAVYARIMANA aurait salué l’Administrateur. Bien plus, l’Administrateur serait parti juste après le départ de la camionnette ayant emporté la victime. Mais face à ces accusations des déplacés de Bugendana, l’Administrateur a été justifié par les hautes autorités de Gitega dans la réunion de sécurité du 03 septembre 2018. Selon eux, elle aurait alerté ses supérieurs hiérarchiques après l’enlèvement, mais rien n’a suivi pour retrouver la victime.
  • Les responsables de la police et du SNR à Gitega ont enfin signalé que Vianney HAVYARIMANA n’était pas recherché par la justice burundaise et qu’il n’est détenu par aucun corps de l’Etat ; ce qui laisse craindre le pire.

B. Disparition de Monsieur Emery EMERUSENGE

B.1. Identification de la victime

  • Fils d’Ildephonse NIYONGABO et de Jeanne NTIBANYIHA, Emery EMERUSENGE est né en 1982 sur la colline Muyombwe de la commune Bukemba dans la province de Rutana. Encore célibataire, Emery EMERUSENGE venait de terminer ses études à l’Université Martin Luther King de Bujumbura au moment de sa disparition. Il résidait dans la zone Kinindo au sud de la ville de Bujumbura.
  • Emery EMERUSENGE est un membre du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD), parti politique de l’opposition. Il avait participé aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA.

B.2. Circonstances de la disparition de Monsieur Emery EMERUSENGE

  • La disparition d’Emery EMERUSENGE est le prototype de la nouvelle tendance des disparitions au Burundi. On dirait que la personne s’est volatilisée dans la nature car il n’y a aucune trace du déroulement de sa disparition.
  • Selon ses proches, Emery EMERUSENGE a quitté sa résidence à Kinindo le matin du 23 août 2018 et disait qu’il allait à la rencontre  d’un ami au centre-ville de Bujumbura. Il n’a donné aucune indication sur la personne qu’il allait rencontrer. « Il n’a même pas eu le temps de saluer sa mère qui venait à Bujumbura le même jour pour des soins», se désole un membre de sa famille.
  • C’est dans la soirée que les proches ont commencé à s’inquiéter parce qu’il n’avait pas l’habitude de rentrer tard. Quand ils ont appelé son téléphone, il était éteint. Le lendemain, les proches ont mené des recherches dans les différents cachots connus de la capitale Bujumbura, Emery EMERUSENGE est resté introuvable. La famille ne sait plus à quel saint se vouer et se demande s’il faut considérer que le leur est mort ou est encore en vie.
  • Les informations obtenues par le FOCODE indiquent l’existence d’un lien direct entre la disparition d’Emery EMERUSENGE et celle de Vianney HAVYARIMANA. Les deux victimes appartiendraient à un même mouvement clandestin ; il est possible qu’elles aient été piégées et dénoncées par une personne en qui elles avaient placé leur confiance.
  • Aucune autorité burundaise, aucun organe de l’Etat ne s’est impliqué dans la recherche du citoyen Emery EMERUSENGE.

C. Disparition des frères Prosper NDUWAYO et Jean-Claude HABIYAKARE

C.1. Identification des victimes

  • Fils de Laurent NZEYIMANA et de Judith NZEYIMANA, Prosper NDUWAYO est né en 1992 sur la colline Mbasi de la commune Tangara dans la province de Ngozi. Jeune technicien agricole, Prosper NDUWAYO est lauréat de l’ITABU Kigozi (une école des techniques agricoles implantée en province de Kirundo) depuis 2017. Jeune célibataire, il était employé comme boutiquier au quartier Kinyami II au chef-lieu de Ngozi. Il résidait dans le même quartier jusqu’à son étrange disparition le 07 septembre 2018. Ses proches ne lui connaissent pas d’affiliation à un parti politique. Il n’avait pas non plus participé aux manifestations de 2015 contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA ; à l’époque il était à l’école en province Kirundo.
  • Fils de Laurent NZEYIMANA et de Judith NZEYIMANA, Jean-Claude HABIYAKARE est né en 1982 sur la colline Mbasi de la commune Tangara dans la province de Ngozi. Marié et père de quatre enfants, Jean-Claude HABIYAKARE est un militaire de la Force de Défense Nationale du Burundi (FDNB) issu de l’ancienne armée burundaise (ex-FAB). Résidant au camp militaire de Ngagara, il était affecté à l’Etat-major général de l’armée burundaise comme dactylographe. Matricule 53965, Jean-Claude HABIYAKARE avait le grade de caporal-chef au moment de son étrange disparition le 17 septembre 2018.

C.2. Circonstances de la disparition des frères Prosper NDUWAYO et Jean-Claude HABIYAKARE

  • Le 07 septembre 2018, Prosper NDUWAYO a obtenu de son patron une permission : le lendemain 08 septembre, il devait se rendre chez lui à Tangara pour une fête familiale. Jusqu’à 22 heures, il est resté au travail dans la boutique sise au quartier Kinyami II à Ngozi. Après 22 heures, personne ne sait où est parti le jeune homme de 26 ans. Comme s’il s’était volatilisé dans la nature, il est introuvable. Il a disparu sans laisser aucune trace.
  • La disparition de Prosper NDUWAYO a été constatée cinq jours plus tard soit le 12 septembre 2018. Son patron aurait téléphoné à Tangara pour demander pourquoi Prosper ne revenait pas au travail alors qu’il avait demandé la permission d’une journée. Or il ne s’était pas rendu chez lui à Tangara. C’est alors que les proches se sont mis à le rechercher dans tous les cachots mais en vain.
  • Aussitôt qu’il appris la disparition de son petit frère, Jean-Claude HABIYAKARE s’est précipité à Ngozi pour s’associer à la famille dans la recherche de Prosper NDUWAYO. Le Caporal-chef HABIYAKARE a contacté les différents services de sécurité de Ngozi dans la recherche de son frère. Il aurait obtenu des pistes intéressantes sur la disparition de Prosper NDUWAYO en collaborant notamment avec des agents du SNR à Ngozi. Le 17 septembre 2018, entre 15 heures et 16 heures, il aurait reçu un appel téléphonique qui lui demandait où il se trouvait. Il serait alors parti précipitamment à la rencontre de son interlocuteur qui n’a pas été identifié. Depuis ce soir du 17 septembre 2018, Jean-Claude HABIYAKARE n’a jamais été retrouvé. Lui aussi, comme son petit-frère, il a disparu sans laisser aucune trace.
  • Depuis les deux disparitions, les membres de leurs familles vivent dans la panique. Toute personne qui tente de mener une recherche sur les deux disparitions recevrait des menaces.  Un proche des deux victimes a signalé à la Campagne NDONDEZA qu’il était inquiété par des menaces qu’il recevrait d’un officier du SNR.

D. Disparition de Monsieur Marius NDAYIKENGURUTSE

D.1. Identification de Monsieur Marius NDAYIKENGURUTSE

  • Fils de Déogratias BINDARIYE et de Henriette CIMPAYE, Marius NDAYIKENGURUTSE est né le 03 mars 1983 à Musenyi en commune Tangara de la province Ngozi au nord du Burundi. Célibataire, Marius est père d’une fille âgée d’une année. Licencié en Histoire, il est professeur à l’Ecole Normale des Sœurs de sainte Dorothée à Rukago en commune Gahombo de la province Kayanza. Marius NDAYIKENGURUTSE résidait au quartier Kinyami I de la ville de Ngozi jusqu’au jour de sa disparition.
  • Très politiquement engagé, Marius NDAYIKENGURUTSE est militant du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie (MSD). Jusqu’en 2015, il en a été le représentant dans sa commune natale de Tangara. La commune Tangara se distingue par la grave hostilité de son administration à toute forme d’opposition au régime de Pierre NKURUNZIZA. Plusieurs cas de disparitions d’opposants ont été signalés dans la commune Tangara.

D.2. Circonstances de la disparition de Monsieur Marius NDAYIKENGURUTSE

  • Selon ses proches, Marius NDAYIKENGURUTSE a quitté sa résidence à Kinyami I le soir du 31 juillet 2018 pour se rendre à La Ferme (nom d’un bar) au quartier Gisagara. A 19h44, il a envoyé un texto à son colocataire : « Watashe ga bro ? Murakore jewe nzokora ejo ndiko ndamenekera[4] k fermi », ce qui signifie : « es-tu déjà rentré mon frère ? Vous pouvez préparer à manger, je le ferai demain, je prends encore mon verre à la Ferme ». En effet,  les colocataires préparaient la nourriture à tour de rôle, ce soir-là c’était le tour de Marius NDAYIKENGURUTSE. Même s’il a prétexté qu’il prenait un verre à « La Ferme », il avait en réalité un rendez-vous secret. Autour de 20 heures, un proche l’aurait trouvé planté dans un coin de rue réputé dangereux et lui aurait demandé : « Marius, que fais-tu ici tout seul dans la nuit ? » ; il lui aurait répondu : « J’attends quelqu’un », puis l’aurait vu pénétrer dans les enceintes  d’une boutique alimentaire (au Burundi, on les appelle des « alimentations ») d’un certain Khalfan (« Kwa Khalfan ») où fut naguère une station-service portant le même nom, en face de l’hôtel Ganza. Son téléphone aurait reçu un dernier appel à 21h38 selon des proches avant d’être éteint. Depuis, il n’y a aucune trace de Marius NDAYIKENGURUTSE. Ainsi, comme d’autres, il a disparu sans laisser de traces.
  • Quelques jours avant sa disparition, Marius NDAYIKENGURUTSE aurait reçu des menaces de mort d’un milicien Imbonerakure connu de Ngozi. Les proches de la victime sont également intrigués par de nombreux appels et textos partagés dans la journée et la soirée du 31 juillet 2018 entre Marius et un ancien membre du parti MSD qui aurait rejoint le CNDD-FDD en 2015. Rien qu’entre 18h05 et 19h07, il y aurait eu 12 contacts entre les deux hommes.
  • Les proches de la victime auraient soumis ce cas de disparition au responsable provincial de la police et celui du SNR à Ngozi. Les deux autorités auraient répondu qu’elles n’avaient aucune information et qu’elles considéraient que la victime était partie dans la rébellion. Cette réponse est régulièrement donnée par les autorités burundaises sur les différents cas de disparitions.

E. Disparition de l’Ingénieur Matthieu NDAYIZEYE

E.1. Identification de la victime

  • Fils de Sébastien BIGORUMUGABO et de Marina MBONIMPA, Matthieu NDAYIZEYE est né en 1980 à Matongo en commune Ndava de la province Mwaro. Célibataire, Matthieu NDAYIZEYE résidait au quartier Mutanga Nord en Mairie de Bujumbura au moment de sa disparition le 27 avril 2018. Ingénieur électromécanicien, la victime travaillait dans l’entreprise METALUBIA à Bujumbura.
  • Selon ses proches, Matthieu NDAYIZEYE n’avait aucune affiliation à un parti politique et n’avait pas participé aux manifestations contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA.

E.2. Circonstances de la disparition de l’Ingénieur Matthieu NDAYIZEYE

  • L’enlèvement de Matthieu NDAYIZEYE a été suivi de plusieurs messages d’alerte sur les réseaux sociaux burundais.
  •  Matthieu NDAYIZEYE a été enlevé le soir du 27 avril 2018 alors qu’il rentrait du travail à bord de sa voiture de marque Toyota T.I. Arrivé à Mutanga nord, au niveau du terrain de basket du Lycée municipal Gikungu, sa voiture a été stoppée par une autre voiture Toyota T.I aux vitres teintées qui lui aurait barré le chemin. Au moins trois personnes se trouvaient à bord de la deuxième voiture, dont deux en tenue de la police nationale selon les alertes qui ont suivi l’enlèvement ainsi que des informations à la disposition de ses proches. Les deux personnes en tenue de police se seraient alors dirigées dans la voiture de Matthieu, l’une d’elles aurait même pris le volant avant de conduire la victime vers une destination jusqu’ici inconnue. La personne en tenue civile aurait gardé la conduite de la voiture aux vitres teintées. Tout se serait passé peu après 17 heures. L’ingénieur Matthieu NDAYIZEYE est introuvable depuis ce soir du 27 avril 2018.
  • Les proches de Matthieu NDAYIZEYE continuent à s’interroger sur les raisons de cette disparition étant donné qu’ils ne connaissaient aucun engagement politique de la victime. Toutefois, un proche de Matthieu NDAYIZEYE a confié à la Campagne NDONDEZA que la victime vivait dans la peur d’un assassinat à tout moment. Il aurait reçu plusieurs menaces de mort de la part d’un haut cadre du régime NKURUNZIZA qui a un contentieux foncier avec la famille de la victime. Le contentieux serait pendant devant le tribunal de Mutimbuzi et Matthieu NDAYIZEYE représentait sa famille dans ce dossier. Depuis sa disparition, les proches de la victime vivent également dans la peur.
  • Des proches de la victime affirment avoir saisi le Procureur de la république de Ntahangwa mais s’étonnent qu’aucune véritable enquête n’ait été véritablement menée. Personne n’a été poursuivi pour cette disparition. La police aurait localisé le téléphone de la victime au quartier Carama au nord de Bujumbura et aurait cherché à le trouver, mais en vain.

F. Disparition du Caporal-chef Rubin NDAYIKEZA

F.1. Identification de la victime

  • Fils d’Adrien NDABANIWE et de Joséphine NIMPAGARITSE, Rubin NDAYIKEZA est né en 1976 à Gitaramuka dans la commune Mugamba de la province Bururi. Marié et père de six enfants, Rubin NDAYIKEZA résidait à Musaga au sud de la ville de Bujumbura.
  • Caporal-chef de l’armée burundaise, Rubin NDAYIKEZA est issu des ex-Forces Armées Burundaises (ex-FAB) et porte la matricule 27439. Jusqu’au jour de sa disparition, il prestait comme chauffeur de minibus au cabinet du ministre de la défense nationale et des anciens combattants. Il transportait le personnel du cabinet du ministre.

F.2. Circonstances de la disparition du Caporal-chef Rubin NDAYIKEZA

  • Des proches affirment qu’ils ont vu Rubin NDAYIKEZA pour la dernière fois le dimanche 25 mars 2018. Ceux qui se sont confié à la Campagne NDONDEZA ont déclaré que ce dimanche-là, Rubin continuait à recevoir des appels d’une personne qu’ils n’ont pas identifiée et que la victime hésitait chaque fois à aller à la rencontre de cette personne. Selon un des proches, la personne qui appelait aurait indiqué qu’il se trouvait à bord d’une Jeep. En fin de soirée, Rubin NDAYIKEZA se serait enfin décidé à rencontrer la personne qui n’avait cessé de l’appeler dans la journée même s’il disait ne pas la connaître. Il est parti au volant du minibus qu’il utilisait pour le transport du personnel du cabinet du ministre de la défense nationale et des anciens combattants.
  • La disparition de Rubin NDAYIKEZA a été constatée le lendemain, soit le matin du lundi 26 mars 2018. En effet, il n’a pas transporté le personnel du ministère de la défense nationale comme d’habitude. Dans la même  matinée, le minibus qu’il conduisait a été retrouvé, abandonné et vide, au quartier Buterere au nord de la ville de Bujumbura.
  • Des personnes qui se faisaient passer pour des agents du Service national de renseignement auraient tenté de convaincre la famille que Rubin NDAYIKEZA était encore en vie et qu’il était détenu dans un lieu secret par le SNR. Leur intention était en réalité de soutirer de l’argent à la famille. D’autres proches de la victime ont été également recherchés par le SNR, certains vivent dans la clandestinité.
  • Rubin NDAYIKEZA est introuvable depuis le 26 mars 2018. Il a disparu sans laisser de traces comme les autres cas de disparition traités dans ce dossier de la Campagne NDONDEZA. Un numéro téléphonique a été communiqué à la Campagne NDONDEZA comme ayant particulièrement appelé la victime le jour de sa disparition : le +257 76 649 401.

G. Disparition de Monsieur Jean-Bosco NIBASUMBA

G.1. Identification de la victime

  • Fils de Juvénal BANDORA et de Capitoline NIBIGIRA, Jean-Bosco NIBASUMBA est né en 1986 à Minago dans la commune et province de Rumonge. Encore célibataire, Jean-Bosco a un garçon de cinq ans qu’il a eu hors mariage. Au moment des manifestations de 2015, il résidait à Mutakura au nord de la ville de Bujumbura. Recherché après les manifestations, il a dû déménager à plusieurs reprises. Il a disparu alors qu’il venait de déménager de sa résidence à la 5ème avenue de la zone urbaine Nyakabiga, quartier III. Il a disparu à cinq mois de son mariage selon ses proches.
  • Ancien employé d’une imprimerie publique avant d’être embauché par une société privée kenyane, Jean-Bosco NIBASUMBA avait perdu son emploi en 2015 car il devait se cacher souvent pour échapper à la traque du SNR et des miliciens Imbonerakure. Pour survivre, il se débrouillait avec de petits travaux manuels en attendant de trouver un autre emploi stable. Le jour de sa disparition, il a été piégé par ceux qui lui promettaient un emploi.
  • Jean-Bosco NIBASUMBA n’avait pas d’appartenance politique très affirmée selon ses proches, mais il a été très actif dans les manifestations populaires contre le troisième mandat de Pierre NKURUNZIZA en 2015. Il a été toujours présent dans les manifestations à Mutakura[5] surtout. Il se savait très recherché par le Service National de Renseignement et vivait très discrètement selon ses amis. Mais, près de trois ans après les manifestations, il commençait à croire que son cas avait été oublié. C’est ainsi qu’il est facilement tombé dans le piège qui lui a été tendu le 14 mars 2018.

G.2. Circonstances de la disparition de Monsieur Jean-Bosco NIBASUMBA

  • Dans la matinée du 14 mars 2018, Jean-Bosco NIBASUMBA aurait reçu plusieurs appels téléphoniques « d’un ami » qui lui promettait du travail. Les appels seraient venus du numéro +257 69 933 600 tandis que Jean-Bosco NIBASUMBA utilisait le numéro +257 69 731 238. Son interlocuteur lui a donné rendez-vous au croisement de la 5ème avenue de Nyakabiga[6] III et de la route macadamisée. Autour de 9 heures du matin, une voiture Toyota T.I. immatriculée C1884A est arrivée sur le lieu du rendez-vous et a embarqué Jean-Bosco NIBASUMBA pour une destination jusqu’ici inconnue. La voiture a été identifiée,  elle appartiendrait à un homme habitant au quartier Jabe et était en location au moment de la disparition de Jean-Bosco NIBASUMBA.
  • Les proches de Jean-Bosco NIBASUMBA ont mené des recherches dans tous les cachots officiels de Bujumbura, mais en vain. Ils se sont adressés au SNR et là aussi la réponse a été négative.
  • Les proches de la victime ont saisi la police judiciaire. Celle-ci se serait contentée d’un simple interrogatoire du propriétaire et du chauffeur de la voiture. Ce dernier, Lionel KWIZERA, aurait affirmé qu’il connaissait la personne qui avait appelé Jean-bosco NIBASUMBA mais la police n’aurait pas cherché à en savoir plus. Le chauffeur aurait déclaré qu’il avait déposé Jean-bosco NIBASUMBA et « son ami » à l’aéroport de Bujumbura. Deux semaines plus tard, Lionel KWIZERA a été libéré par le parquet sans chercher à pousser loin l’enquête sur l’identité de la personne qui avait appelé Jean-Bosco NIBASUMBA.
  • Selon les proches, la personne qui a témoigné à la police judiciaire sur l’enlèvement a par la suite reçu des menaces de mort après son témoignage et aurait déménagé, craignant à son tour pour sa sécurité.
  • Sept mois après la disparition de Jean-Bosco NIBASUMBA, ses proches ne savent plus à quel saint se vouer. Le leur a disparu sans laisser de traces. Les organes de l’Etat ne font rien pour retrouver la victime.

H. Un gouvernement sur la défensive !

  • Le 11 septembre 2018, la question des disparitions forcées a été soulevée pour la toute première fois devant les deux chambres du parlement réunies en congrès pour analyser le rapport de la Commission d’enquête sur le Burundi. Un député de l’opposition[7], Fabien BANCIRYANINO, a dénoncé publiquement et confirmé l’existence des cas de disparitions forcées en illustrant ses propos par la récente disparition de Vianney HAVYARIMANA à Bugendana. « c‘est une vérité, des personnes continuent à disparaître ; la seule chose qui a changé c’est qu’on ne voit plus de cadavres. Souvenez-vous, dernièrement une personne a disparu à Bugendana, on ne connait toujours pas les auteurs de son enlèvement et tous ceux-là s’ajoutent au nombre des disparus…» a martelé le député BANCIRYANINO. Avec moquerie, le président de l’Assemblée Nationale, Pascal NYABENDA, a rapidement rétorqué : « Murakoze, ahubwo uzoduhako numva warabafashije kucandika ; uzoduhako ayo baguhemvye » qui peut être traduit : « Merci, tu vas nous partager tes dividendes, je comprends que tu as participé à la rédaction du rapport ». Surprise, interloquée, la Ministre de la justice Aimée-Laurentine KANYANA a répondu avec des menaces à peine voilées contre le député BANCIRYANINO : « quand des personnes se permettent de faire des déclarations non vérifiées, nous demanderons au président de l’Assemblée Nationale qu’il  y ait une procédure de les traduire en justice pour qu’ils donnent la preuve de leurs déclarations. Car, quand des citoyens apprennent ce genre de propos qu’il y aurait des gens qui disparaissent, cela leur fait peur alors que les autres affirment que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée. »
  • A l’occasion de la journée internationale de la paix, le 21 septembre 2018, le Ministre en charge des droits de l’homme, Martin NIVYABANDI s’est exprimé à son tour sur la question des disparitions forcées en ces termes : «quand on dit qu’une personne a disparu, c’est toujours un sujet de souffrance pour la famille qui ne la voit pas. Mais en termes juridiques, la législation nationale et le droit international indiquent clairement dans quelles conditions on peut parler de disparition forcée. Surtout que dans certains cas, des personnes déclarées comme ayant disparu ont réapparu après un mois ou un an. Il y en a aussi qui réapparaissent après plusieurs années. C’est pour cette raison que nous demandons aux familles de déclarer la disparition des leurs à la justice ».
  • Contrairement à cette déclaration du Ministre en charge des droits de l’homme, dans les cas documentés par la Campagne NDONDEZA, les familles qui se sont adressées à la police ou à la justice burundaises ont été gravement déçues : la majorité disent qu’elles n’ont reçue aucune attention des institutions publiques, d’autres ont reçu des menaces du SNR tandis que dans des cas rares des magistrats ont avoué qu’ils étaient dans l’impossibilité de traiter ces dossiers dangereux et ont conseillé aux familles de garder jalousement les preuves car il y aura une période où une véritable justice indépendante agira contre les auteurs de ces crimes. Par ailleurs, la Campagne NDONDEZA serait la première à se réjouir si les victimes réapparaissaient après un mois ou un an mais à ce jour aucune personne n’a réapparu dans les cas documentés par la Campagne.
  • A travers ces différentes déclarations, il est clair que le gouvernement du Burundi est gêné par la question des disparitions forcées et trace déjà la ligne de sa défense : engager une polémique sur les éléments constitutifs d’une disparition forcée en droit international en sachant que la notion est très complexe au lieu de s’engager sur le terrain de la protection de sa population. Une ligne de défense qui semble en adéquation avec la nouvelle tendance des disparitions sans traces.

N.B. : Le FOCODE avise ceux qui voudront utiliser d’une manière ou d’une autre les données de cette enquête qu’une partie d’informations a été gardée confidentielle afin de tenter de protéger les sources ou de préserver l’intégrité des différentes preuves qui pourront être utiles aux instances judiciaires ou autres qui pourront traiter le dossier. Ces informations pourront être livrées, sur requête, à tout organe d’enquête jugé indépendant ou toute autre source jugée appropriée à recevoir de telles informations.

I. Prise de position du FOCODE et recommandations.

  1. Le FOCODE condamne les disparitions en cascade des citoyens burundais dans le silence et l’inaction des autorités burundaises ainsi que le langage gouvernemental de déni et de banalisation du phénomène des disparitions forcées au lieu des mesures sérieuses de protection de la population ;
  2. Le FOCODE demande une enquête urgente sur la disparition de messieurs Vianney HAVYARIMANA enlevé à Bugendana le 26 août 2018, Emery EMERUSENGE disparu à Bujumbura le 23 août 2018, les frères Prosper NDUWAYO et Jean-Claude HABIYAKARE étrangement disparus à Ngozi les 8 et 17 septembre 2018, Marius NDAYIKENGURUTSE disparu à Ngozi le 31 juillet 2018, Matthieu NDAYIZEYE enlevé à Bujumbura le 27 avril 2018, Rubin NDAYIKEZA disparu à Bujumbura le 26 mars 2018 et Jean-Bosco NIBASUMBA le 14 mars 2018 ;
  3. Le FOCODE demande une enquête spéciale sur des cas de disparition des déplacés de guerre de 1993. En effet, ce rapport constate  qu’au moins quatre des victimes de disparition citées sont d’anciens déplacés intérieurs de 1993 dont un du site des déplacés de Bugendana en province de Gitega et trois du site de déplacés de Musenyi en commune Tangara de la province Ngozi.
  4. Le FOCODE demande aux familles et aux témoins de ne pas baisser les bras et de continuer à aider dans la communication des cas de disparitions dont ils ont connaissance ;
  5. Le FOCODE salue le second rapport de la Commission d’enquête sur le Burundi et félicite le Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies pour avoir renouvelé le mandat de la Commission pour une durée d’un an ;
  6. Le FOCODE réitère sa demande à la Cour Pénale Internationale d’enquêter  profondément sur le phénomène des disparitions forcées devenu récurrent au Burundi et l’engagement des poursuites contre leurs auteurs présumés.                                                       

[1] Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie

[2] Le centre se trouve dans la Commune Bugendana de la province Gitega au centre du pays

[3] La réunion présidée par le gouverneur de Gitega a connu la participation du commissaire provincial de la police, l’adjoint du commandant de la 2ème région militaire, le responsable adjoint du SNR en province de Gitega, le conseiller principal du gouverneur et l’administrateur communal de Bugendana. 

[4] « ndiko ndameneka » est un jargon des jeunes qui signifie « je trinque »

[5] Un quartier au nord de la ville de Bujumbura

[6] Un quartier au centre de la ville de Bujumbura

[7] Le député Fabien BANCIRYANINO, réputé pour son franc-parler, représente la Coalition « AMIZERO y’Abarundi » dirigée par Agathon Rwasa.


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